jeudi 23 février 2017

Tyrannie du choix : les stratégies d'évitement du playlisteur

On se plaint souvent que les algorithmes nous enferment dans une logique d'écoute musicale qui ne favorise pas vraiment la diversité et la prise de risque. C'est bien expliqué dans cet article. Je constate pour ma part qu'on n'a pas besoin des algorithmes pour s'enfermer tout seul dans des réflexes un peu pavloviens. La fabrication de playlists, même sans l'aide des algorithmes, ou avec une bonne dose d'ntervention humaine, est parfois porteuse des mêmes travers.

On en vient à (trop) souvent écouter le même titre d'un artiste donné, surtout s'il s'agit d'une découverte dont on a pas pris le temps d'explorer toute la discographie, ce qui est généralement le cas, faute de temps, puisqu'on peut désormais faire des centaines de découvertes par an.

A défaut de disposer d'outils professionnels, les hard streamers dans mon genre élaborent toutes sortes de stratégies pour concocter des playlists. Parfois heureuses, parfois non. Avec ce sentiment un peu étouffant, parfois, de retomber toujours un peu sur le même pied. Peut-être qu'à force, on apprécie peu de trop se ressembler.

Ma dernière stratégie en date a été de compiler, dans une nouvelle playlist baptisée 40 playlists in 40 tracks, le titre placé en attaque d'une quarantaine de mes playlists, que vous pouvez retrouver sur ce blog (voir les pages spéciales dans la colonne de droite).

Le résultat, que j'écoute en écrivant ce billet, m'est plutôt plaisant. Mais je n'éprouve aucune surprise. J'ai déjà beaucoup entendu tous les titres, même si je redécouvre parfois une perle oubliée. Un autre auditeur y retrouvera une signature, des goûts marqués mais variés, et peut-être éprouvera t-il à plusieurs reprises une agréable surprise, en découvrant un titre ou un artiste qu'il ne connait pas, A condition d'écouter jusqu'au bout ma playlist.

J'ai beaucoup de mal, personnellement, à écouter des playlists concoctées par d'autres en entier. Peut-être la qualité des playlists elle-même est-elle en cause. D'une certaine manière, il faudrait pouvoir appliquer un filtre. Sélectionner par exemple plusieurs playlists d'un ou plusieurs auteurs, et laisser l'algorithme de The Echo Nest (Spotify) ou un autre faire le tri en fonction de son profil.

La prise de risque en resterait certes mesurée, moins aventureuse que sans algorithme. De ce point de vue, le choix des playlisteurs serait déterminant. De quoi réintroduire un peu de dimension humaine et de hasard dans la prescription.

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